En trois jours, le temps d'un triple A perdu et d'une tournée express aux Antilles et en Guyane, il est passé du «rêve français» à «l'espérance lucide». François Hollande a dû intégrer la difficulté de faire campagne - puis, espère-t-il, de gouverner - sous ces lourds nuages macroéconomiques. De Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) à Cayenne (Guyane), le candidat socialiste à l'Elysée a parlé de ce «moment particulier» pour la France.
Les marges de manœuvre se rétrécissent, mais il veut montrer qu'un «autre chemin est possible». S'installer dans le couloir de gauche et s'attaquer aux racines du mal qui, selon les socialistes, a gangrené le quinquennat de Nicolas Sarkozy. «La confiance que je réclame est celle du peuple français, des citoyens et non pas des marchés, martèle Hollande. Notre adversaire n'est pas la droite, c'est le capitalisme financier.» Au diapason de la situation économique, tout a été fait pour que cette étape de campagne reste la plus austère possible. «Ici, c'est la France, on vient en Guadeloupe comme on irait dans le Cantal», lâche le député (PS) Bruno Le Roux.
De fait la visite ressemble à toutes les autres en province. Ni fleurs ni rhum. Des rencontres avec les leaders de gauche, les acteurs socioprofessionnels, les chefs d'entreprise, les leaders amérindiens en Guyane et des meetings. «Ce n'est pas du tourisme, c'est une campagne», avait prévenu Hollande samedi. Un passage chez une associat