Encore un peu et François Hollande manquait son coup médiatique. A peine rentré de Guyane, il s'en est fallu de quelques secondes pour que le candidat PS à la présidentielle ne manque le TGV qui le menait en Moselle… A la veille du sommet social, Hollande avait pourtant soigneusement programmé ce déplacement dans une région industrielle sinistrée dont Nicolas Sarkozy avait fait un symbole lors de sa visite à Gandrange en 2007. Depuis, les hauts fourneaux d'Arcelor-Mittal se sont éteints… Hier, Hollande pouvait aussi compter hier sur la présence de la première secrétaire du PS, Martine Aubry. Manière de souligner «l'unité» du candidat et du parti. Tout ça valait bien une course sur le quai pour grimper à temps dans le TGV.
Baston. 160 journalistes étaient accrédités. Forcément, à la descente à Thionville, ça bastonne. Martine, 54 ans et membre d'une association de chômeurs, préfère en sourire : «On peut pas s'approcher !» Son voisin esquisse un avis sur la situation économique : «Il faut supprimer les heures supplémentaires et les donner aux chômeurs !» Sauf qu'ici, les ouvriers ne croulent pas sous le travail. «Tous les lundis, ici, on chôme !» Casque bleu, Michel est responsable du service technique de l'aciérie Akers de Thionville. L'usine, rachetée par un groupe suédois en 1998, emploie 200 salariés qui produisent des cylindres de laminoir, de gros rouleaux pour mettre en forme l'acier. «On a évité un plan social, ma