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portrait

Du Pasok au PS

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Marietta karamanli. Originaire d’une Grèce à l’avant-garde de la crise, la députée PS de la Sarthe tente un comparatif solidaire.
publié le 18 janvier 2012 à 0h00

Elle a un accent délicieux. Si léger qu’on l’oublie, et c’est comme une surprise quand, au détour d’une intonation, ses mots s’envolent ou s’enroulent avant de retrouver un phrasé d’une rectitude toute française. Marietta Karamanli, est députée à l’Assemblée nationale, élue PS de la Sarthe, d’origine grecque. Elle porte un nom moelleux et exotique parmi les patronymes hexagonaux qui peuplent en surnombre le Palais Bourbon. Elle est grecque «à sa façon de poser les mains sur la table, de saluer», décèle le cinéaste Costa-Gavras, lui aussi d’origine hellénique. Ils se sont rencontrés sur un plateau télé et se sont liés. Ensemble, ils conversent dans la langue de Molière, pas d’Homère. «Elle a une profonde culture de la France et de sa région, ajoute-t-il. Je pense qu’elle a connu au début la suspicion, comme tous les étrangers quand ils se mettent à parler dans un lieu officiel. Cela fait chaud au cœur qu’elle représente aujourd’hui le peuple français.» Marietta Karamanli, pour Costa-Gavras, est la preuve que «l’Europe se fait comme ça : avec des femmes et des hommes, et ne se fera que comme ça, surtout quand l’économie va si mal». On se trompe quand on croit que l’Europe, c’est la zone euro, ou la Banque centrale : l’Europe, c’est elle.

Marietta Karamanli : «Pendant la crise grecque, beaucoup de citoyens de ma circonscription m’ont arrêtée, des gens simples, qui disaient : "Expliquez-nous ce qui se passe." Je leur réponds que la crise touche le peuple grec mai