A droite, les gays? Dans un essai à paraître début février, le militant et écrivain Didier Lestrade formule cette hypothèse: les gays, de plus en plus individualistes, «sont passés à droite» . Est-ce vrai?
Le Cevipof, centre d'études de la vie politique française vient de publier une étude sur le vote des gays, bis et lesbiennes. Selon l'auteur, François Kraus, ces minorités sexuelles sont «moins abstensionnistes», «moins hésitantes», et plus «ancrées à gauche» que le reste des Français.
Ce genre d'enquêtes est très alléchante. D'abord parce que les études consacrées à l'influence de l'orientation sexuelle sur le vote sont «rares», comme le souligne le Cevipof. Aussi parce qu'elles ont un côté sulfureux: le vote gay existe-t-il vraiment? Comment soupèse-t-on le poids éléctoral d'une «communauté»? etc.
Pour l'auteur, les homosexuels et bis représentent 6,5 % de l'électorat. Ce n'est pas négligeable. Mais lui-même prend des distances avec cette quantification: «Les homosexuels ne forment pas pour autant un électorat monolithique dont les choix électoraux seraient exclusivement déterminés par leur orientation sexuelle.»
Ces