Alain Lipietz est député européen d'Europe-Ecologie Les Verts. Il revient, pour Libération.fr, sur le sommet social qui s'est tenu ce matin, à l'Elysée. Entretien.
Quel bilan tirez-vous des mesures d'urgence décidées lors sommet sur l'emploi?
C'est une annonce strictement conjoncturelle, qui vise à faciliter... la vie des chômeurs. La meilleure mesure, celle relative aux 100 millions d'euros alloués pour lutter contre le chômage partiel, permet d'éviter au moins une chose: la perte de savoir-faire. Mais cela ne répond pas aux problèmes que rencontrent déjà les intérimaires, les CDD et les intermittents....
... Mais 430 millions d'euros injectés, c'est presque dix fois moins que le financement des heures supplémentaires défiscalisées, que le gouvernement ne veut pas toucher?
Un tel montant s'avère en effet anecdotique. Et la logique est troublante: pourquoi s'occuper du travail partiel quand, dans le même temps, on continue à accumuler les ambiguïtés et à financer les heures sup', qui sont une incitation à la non-création d'emploi. Pourquoi accompagner, de fait, la réduction du temps de travail et militer pour l'augmentation du temps de travail du coté de la retraite et la suppression des 35 heures? C'est toute l'ambiguïté du gouvernement: faire du cosmétique pour l'emploi tout en s'arc-boutant sur le «travailler plus pour gagner plus» .
Quelles solutions concrètes proposez-vous pour limiter la casse sociale l