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Courroye bien en place

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Mis en examen, le procureur de Nanterre ne sera pas suspendu.
publié le 19 janvier 2012 à 0h00

Philippe Courroye est mis en examen mais refuse catégoriquement de démissionner. Seul le ministre de la Justice peut décider de suspendre un magistrat, après avis du Conseil supérieur de la magistrature. Mais Michel Mercier n'en fera rien : hier, en marge de ses vœux, le garde de Sceaux a assuré que la chancellerie n'engagerait aucune action tant que la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris n'aura pas rendu sa décision. Celle-ci a été saisie par Philippe Courroye qui a soulevé des motifs de nullité dans l'instruction de la juge Sylvia Zimmermann (lire page 4).

«Cette mise en examen prouve que la justice est la même pour tout le monde, estime Michel Mercier. Mais comme tout citoyen, Philippe Courroye a aussi des droits, notamment celui de la présomption d'innocence. Il y a déjà eu des cas semblables pour lesquelles les mêmes règles ont été respectées.» Eric de Montgolfier avait été mis en examen pour détention abusive, avant d'être relaxé, sans jamais être suspendu. «Je vais continuer à travailler comme je l'ai toujours fait», confiait, mardi, le procureur Courroye à l'AFP. Mais le pourra-t-il ? «Cela fait peser sur les décisions du parquet de Nanterre un soupçon permanent», déplore Matthieu Bonduelle, du Syndicat de la magistrature. «Courroye a droit à la présomption d'innocence : le suspendre serait honteux, estime Maxime Cessieux, membre du bureau du Syndicat des avocats de France et exerçant dans les Haut