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Libération
Chronique Entre les lignes

Hollande et la triple menace

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Pendant toute la campagne présidentielle, Antoine Guiral décrypte le dessous des cartes politiques.
Dimanche 8 janvier. François à Hollande en pèlerinage sur la tombe de François Mitterrand à Jarnac. (Photo Sébastien Calvet)
publié le 19 janvier 2012 à 11h24
(mis à jour le 19 janvier 2012 à 16h55)

Vivement dimanche pour François Hollande! Son premier grand meeting national, au Bourget (Seine-Saint-Denis), va lui donner l'occasion de préciser enfin les lignes de force de son programme. Mais aussi, et surtout, de donner du souffle à sa campagne. En dépit de sa virée très professionnelle aux Antilles et de ses incessants déplacements en métropole, il peine pour l'heure à «emballer la partie». Il y a comme un malaise à le voir enfiler les kilomètres et susciter si peu d'engouement populaire auprès de ceux qu'il rencontre. Beaucoup plus élaborée et maîtrisée qu'elle n'en a l'air, sa campagne donne le sentiment de ronronner. Comme s'il lui manquait ce petit grain de folie qui accompagne le succès politique.

Il y a-t-il péril en la maison socialiste? Trop tôt encore pour l'affirmer mais les signaux d'alerte sont bien là. Le plus inquiétant est que le candidat PS peine pour l'heure à transformer le rejet de Nicolas Sarkozy en vote d'adhésion sur ses idées et sa personne. Autre souci: les petites phrases prononcées lors de la primaire par Laurent Fabius («Hollande président? On rêve...») ou Martine Aubry (le «socialisme mou») agissent comme un poison lent.

Et puis il y a cette «cacophonie» dénoncée par l'UMP à chaque fois qu'un courant du PS s'interroge sur la réforme du quotient familial ou les conditions de la création de 60000 postes dans l'Education nationale. Certes, François Hollande a matière à se rassurer: il caracole toujours en tête des sonda