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Jean-Michel Gentil, un «justicier» dans l’affaire Bettencourt

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Réputé «dur», le magistrat bordelais s’est distingué lors des récentes mises en examen de François-Marie Banier et Philippe de Maistre.
publié le 19 janvier 2012 à 0h00

La grande inconnue de l’affaire Bettencourt, c’est lui : Jean-Michel Gentil, 51 ans, le magistrat bordelais en charge des principaux volets du dossier. Malgré une longue expérience de juge d’instruction, l’homme est novice en matière de scandale politico-financier. Et sa discrétion actuelle suscite toutes les interrogations : va-t-il oser s’en prendre à Nicolas Sarkozy, dans l’enquête sur le financement de sa campagne 2007 ?

«Excessif». Quand il récupère le dossier Bettencourt, en décembre 2010, suite au dépaysement du dossier à Bordeaux, Gentil est inconnu du grand public. Mais, au sein du monde judiciaire, il a déjà une solide réputation de dur et de fonceur. A Nanterre, dans les années 90, il s'était attaqué à des dossiers de proxénétisme dans lequel des policiers étaient impliqués. A la même époque, en tant que président de l'Association française des magistrats instructeurs, il avait défendu la profession face aux projets de réforme du gouvernement socialiste. «C'est le juge d'instruction par excellence, estime un collègue. Il a toujours occupé ce poste et ne désire pas en changer.» Et d'ajouter : «Il est perçu plus comme un justicier que comme un arbitre, enquêtant aussi à décharge.» Au tribunal de Bordeaux, certains le qualifient de «cow-boy», et mettent en cause sa personnalité. «Il est hautain, sûr de lui et a la grosse tête», dit-on. «Il n'est pas "facile"», renchérit un avocat girondin. Ses rela