«Il a plutôt une meilleure tête que les autres, non?» Devant la poste, à Hem (Nord), bd Clémenceau, on l'aime plutôt bien, François Bayrou. Même si personne n'avait remarqué qu'il a lancé hier sa candidature à la présidentielle depuis Dunkerque. «Il n'est pourtant pas du Nord», s'inquiète-t-on. Hé non, il est Béarnais, et fier de l'être, et c'est plutôt la thématique du Made in France qui l'intéressait: la cité portuaire concentre une grosse partie de l'activité industrielle de la région.
«Avec les délocalisations, il faut voir tout ce qui est parti à l'étranger», approuve Mary, 37 ans, infirmière, qui va pointer au chômage pour la première fois depuis bien longtemps lundi. Elle trouve que la France a besoin d'emplois non qualifiés, et critique dans le même mouvement le déclassement des diplômés: «J'ai une cousine, bac +7, psychologue qualifiée, qui travaille comme télévendeuse à Roubaix dans la vente de matelas.» Elle qui n'aime ni Nicolas Sarkozy, ni François Hollande, voit en François Bayrou une troisième voie intéressante.
Comme Sylvain, électricien, la cinquantaine élégante. «Il fera peut-être la différence, car les Français sont indécis». Il le voit bien se placer avant Marine Le Pen. Un homme passe, ciré jaune sur les épaules, et interrompt la conversation d'un «faut voter Marine». Sylvain sourit: «Tout le
monde ne pense pas