Un Béarnais sur une terre flamande, pas insensible aux sirènes du lepénisme. Pour son premier meeting de campagne, hier soir, devant près de 1 500 personnes, François Bayrou avait choisi le palais des expositions de Dunkerque (Nord), où aucun leader centriste n’avait jamais tenu de réunion publique. Et pour fêter l’événement, les carnavaleux, ces bandes de musiciens chargés de faire danser les Dunkerquois lors des festivités locales, animaient le début de soirée, en levée de rideau du grand discours.
«Résistance». Le choix de Dunkerque ne devait rien au hasard. «C'est une des régions dans lesquelles les difficultés sociales sont les plus importantes, et où la question de la rupture entre le peuple et les soi-disant élites se pose avec le plus d'acuité. Comme pour moi, c'est une question vitale étant donné le milieu social d'où je viens. J'ai voulu en parler ici», confiait, mercredi matin, le candidat à l'élection présidentielle dans une interview à la Voix du Nord.
Candidat pour la troisième fois, le député des Pyrénées-Atlantiques s'est donc livré à un véritable éloge du peuple sans lequel il n'y aura pas, selon lui, de «ressaisissement national». Quitte à passer pour un populiste. «C'est un symptôme de la dégradation de l'esprit civique dans notre temps que l'injure suprême dans le monde politique» soit d'être traité de populiste.«C'est révélateur de la manière dont ceux qui se croient des élites regardent le peuple»