Dans les coulisses du sommet social, Borloo a discrètement repris du service. «Au service de mon pays», proteste l'ex-ministre d'Etat qui s'agace que ce retour soit interprété comme un premier geste de soutien au candidat Sarkozy. Un geste ardemment souhaité à l'Elysée qui y voit un moyen de stopper la très menaçante progression de François Bayrou (lire ci-contre). L'inquiétude est telle que le chef de l'Etat est allé jusqu'à inviter aujourd'hui à l'Elysée le patron du Nouveau Centre, Hervé Morin, candidat déclaré à la présidentielle, généralement crédité de 0% d'intentions de vote. «Je souhaite que Jean-Louis Borloo soit le plus engagé possible aux côtés de Nicolas Sarkozy, de même que je suis, à titre personnel, très soucieux que nous puissions avoir toujours les meilleures relations avec nos amis radicaux», déclarait mercredi, le patron de l'UMP, Jean-François Copé. Borloo proteste : ce serait «bien mal [le] connaître» que de considérer son soutien comme acquis.
S'il a effectivement participé à la préparation du sommet social, c'est qu'il ne se voyait pas à l'écart d'un rendez-vous qu'il avait réclamé à l'automne 2010. Candidat à Matignon, Borloo avait vainement prôné un «virage social». En prolongeant le bail de Fillon, la majorité avait au contraire imposé un «retour aux fondamentaux». Très déçu, l'ex-ministre de l'Ecologie avait alors tenté de fédérer les centristes autour de sa candidature à la présidentielle. Mais