«Je ne sais pas pourquoi ils me laissent tout seul, alors que c'est ici que ça se passe.» Ce matin, juste avant la présentation des vœux aux forces économiques à Lyon, Nicolas Sarkozy est à l'usine SEB de Pont-Evèque, en Isère. Il entame la conversation avec un salarié, s'étonnant que ses concurrents à la présidentielle le «laissent tout seul» aller dans les usines. La veille, pourtant, Marine Le Pen était à Sochaux avec les ouvriers de PSA. Mardi, c'était le couple Hollande-Aurbry qui était de visite à Gandrange. Aujourd'hui, Arnaud Montebourg est chez les Lejaby. Et mardi, Jean-Luc Mélenchon profite de son déplacement dans le Doubs pour effectuer un porte-à-porte à l'usine PSA de Sochaux, puis sur le site d'Alstom à Belfort. Tous au nom du «produire en France».
Sarkozy aimerait qu'on lui reconnaisse une antériorité. Voire une expertise. «On ne connaît pas les usines», lâche-t-il. Comprendre : ils (ses concurrents) ne connaissent pas les usines. Hier matin, Nicolas Sarkozy n'a pas fait référence explicitement à la dernière usine de Lejaby, délocalisée en Tunisie (lire ci-contre), mais il a fait souffler comme un sentiment d'urgence. Le premier sujet sur lequel des décisions doivent être prises ? Les délocalisations. «Un mot qui n'existe pas dans le vocabulaire des élites», mais très présent «dans l'esprit des ouvriers». «Il faut à tout prix garrotter la perte du sang industriel de la France», a déclaré le chef de