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Analyse

Sarkozy enfile son bleu-blanc-rouge de chauffe

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Chez SEB ou lors des vœux aux forces économiques, le Président s’est positionné en défenseur d’une industrie exsangue. Que seule la TVA sociale pourrait sauver.
Nicolas Sarkozy parmi les employés du groupe SEB, à Pont-Evèque le 19 janvier. (Photo Reuters)
publié le 20 janvier 2012 à 0h00

«Je ne sais pas pourquoi ils me laissent tout seul, alors que c'est ici que ça se passe.» Ce matin, juste avant la présentation des vœux aux forces économiques à Lyon, Nicolas Sarkozy est à l'usine SEB de Pont-Evèque, en Isère. Il entame la conversation avec un salarié, s'étonnant que ses concurrents à la présidentielle le «laissent tout seul» aller dans les usines. La veille, pourtant, Marine Le Pen était à Sochaux avec les ouvriers de PSA. Mardi, c'était le couple Hollande-Aurbry qui était de visite à Gandrange. Aujourd'hui, Arnaud Montebourg est chez les Lejaby. Et mardi, Jean-Luc Mélenchon profite de son déplacement dans le Doubs pour effectuer un porte-à-porte à l'usine PSA de Sochaux, puis sur le site d'Alstom à Belfort. Tous au nom du «produire en France».

Sarkozy aimerait qu'on lui reconnaisse une antériorité. Voire une expertise. «On ne connaît pas les usines», lâche-t-il. Comprendre : ils (ses concurrents) ne connaissent pas les usines. Hier matin, Nicolas Sarkozy n'a pas fait référence explicitement à la dernière usine de Lejaby, délocalisée en Tunisie (lire ci-contre), mais il a fait souffler comme un sentiment d'urgence. Le premier sujet sur lequel des décisions doivent être prises ? Les délocalisations. «Un mot qui n'existe pas dans le vocabulaire des élites», mais très présent «dans l'esprit des ouvriers». «Il faut à tout prix garrotter la perte du sang industriel de la France», a déclaré le chef de