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Libération
CHRONIQUE «APHORISMES»

Sarkozy va de l'avant, après

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Chaque vendredi, Edouard Launet analyse un aphorisme politique. Aujourd'hui, le chef de l'Etat pris dans les lignes.
publié le 20 janvier 2012 à 9h22

Aphorisme, subs. masc. Proposition résumant à l'aide de mots peu nombreux, mais significatifs et faciles à mémoriser, l'essentiel d'une théorie, d'une doctrine, d'une question scientifique.

«C'est allant de l'avant que l'on fera bouger les lignes». Proverbe hongrois ciselé par Nicolas Sarkozy lors d'une interview donnée en début de semaine au quotidien espagnol ABC. La question était : «S'il n'y a pas un accord à 17 sur la taxe sur les transactions financières, est-ce que la France ira de l'avant seule?».

La réponse du président de la République peut être vue comme un corollaire du théorème de Pierre Dac: «Ce n'est pas en tournant le dos aux choses qu'on leur fait face». Hier Pierre Dac passait pour un humoriste, aujourd'hui il serait plutôt considéré comme un visionnaire. Attention cependant : si vous avez les yeux plus gros que le ventre, prévenait-il, vous n'êtes pas près de trouver une paire de lunettes.

Les lignes, le mouvement, l'avant, l'arrière, les fonctions trigonométriques: la géométrie et la cinétique sont des terrains fertiles pour le discours politique. Tant de beaux concombres rhétoriques ont poussé dans leurs sillons! Ces disciplines obligent toutefois à un minimum de rigueur. Si les lignes bougent lorsqu'on va de l'avant, alor