Une semaine après la perte du triple A, ce «trésor national» cher à Nicolas Sarkozy, que ressentent les «dégradés» français ? Place de la Comédie où bat le cœur de ville de Montpellier, les passants ont besoin de repères. «Qu'est-ce que c'est déjà ?» interroge Marc, 34 ans, technicien dans le BTP. «Mais je croyais que finalement, on avait récupéré les trois A», souligne Alice, retraitée de l'éducation, qui «ne voit pas ce que ça change». Comme nombre de personnes croisées ce vendredi matin, elle trouve ce sujet «difficile à comprendre» et «sans conséquences sur la vie quotidienne».

C'est d'ailleurs tout le pari de l'Elysée qui juge l'affaire du triple A trop complexe pour laisser des traces dans l'opinion. Mais le chef de l'Etat aurait tort de croire que les électeurs ont définitivement zappé l'événement. Pour Colette (63 ans) et Francis (67 ans), originaires des Pyrénées-Orientales mais de passage ici, «Sarkozy a vraiment abaissé la France». La semaine dernière, ils assurent «avoir eu honte par rapport à l'Allemagne». Tous deux avaient voté «Sarko» en 2007 mais cette fois, ce sera «Bayrou» pour lui et - après un temps d'hésitation - «Marine» pour elle.

Attablés en terrasse, trois étudiants rigolent : «Ouh la la, j'en dors toujours pas de la nuit», lance Flora (21 ans). «De toute façon, on sait que pour nous c'est direct à l'ANPE», dit sans se départir de son so