«J'ai participé à la primaire mais je ne suis pas membre du PS. J'ai voté Montebourg au premier tour et Aubry au second. Lorsque j'ai appris que c'était Hollande qui passait, j'ai dit à mes amis du PS : "Je vous souhaite du courage pour que vous le convainquiez d'aller un peu à gauche !" Ce qui me gêne, c'est qu'il a l'air de se préoccuper plus de la stratégie que du projet. Il se demande quel est le meilleur moment pour sortir son programme, où il doit aller pour que ça passe à la télé…
«Lorsque j'en discute avec des collègues profs, ils ont la même impression. Ils disent : "Il va tergiverser, il va se laisser influencer par les lobbys, et on va en reprendre pour dix ans…" Dans l'Education, il a sorti son grand machin des 60 000 postes. Des collègues ont voté pour lui à cause de ça. Face au délabrement de l'école, il ne pourra pas faire autrement. Mais j'attends plus. Il a précisé qu'il ne recruterait pas que des profs. Ça me plaît. On manque aussi de surveillants, de CPE… J'attends qu'il remette tout à plat. Mais j'ai peur qu'il se fasse avoir par ceux qui préfèrent rester dans leur routine : je fais mes 18 heures de cours par semaine et basta.
«Ce que je voudrais, c’est qu’il écrive un projet, qu’il donne sa vision de la société sans se demander ce qu’on va en penser, qu’il fixe de grands principes sur la justice des mineurs, qu’il fasse quelque chose comme Mitterrand avec ses 100 mesures. Il ne les a pas toutes tenues, c’est vrai, mais au moins on se disa