Le discours du Bourget aura dissipé les perplexités, légitimes ou savamment entretenues, qui persistaient autour de François Hollande. A commencer par la principale : l'étoffe présidentielle du candidat socialiste, cette capacité à incarner la fonction que les Français attendent de ceux qui y prétendent. Sur ce point, mission accomplie. Tout comme sur le plan idéologique : Hollande a parlé nettement plus à gauche, ce propos visant moins à jouer au révolutionnaire de meeting qu'à agir au nom des principes fondateurs de la République que sont l'égalité et la justice. Au passage, il a également récupéré sans état d'âme le concept de nation et le thème de l'insécurité, toujours problématiques pour sa famille politique. Enfin, à aucun moment la machine à dépenses explosives n'a été mise en route : les servitudes budgétaires resteront l'horizon contraint du «rêve» promis par le candidat. Qui aura tout de même démontré, dans un discours qui devait être personnel mais fut nettement plus programmatique, que d'autres politiques étaient possibles. D'autres valeurs mobilisables. D'autres droits à conquérir. Reste maintenant à chiffrer cette vision. Et à ne surtout pas oublier cette phrase que Bill Clinton s'était placardée sous les yeux durant sa campagne contre Georges Bush père en 1992 : «It's the economy, stupid !» Car 2012 se jouera, aussi et peut-être surtout, sur les conséquences meurtrières d'une crise économique loin d'être terminée. Et sur laquelle une bonne part des
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