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Récit

Le Sénat entérine la loi sur le génocide arménien

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Les élus, bien que divisés sur la question, tant à gauche qu’à droite, ont définitivement adopté hier soir le texte déjà voté par les députés.
Le ministre des relations avec le Parlement Patrick Ollier, le 23 janvier 2012 au Sénat. (Photo Eric Feferberg. AFP)
par François Wenz-Dumas et Elsa Sabado
publié le 24 janvier 2012 à 0h00
(mis à jour le 24 janvier 2012 à 7h05)

Le Sénat a adopté, hier soir par 127 voix contre 86, la proposition de loi déjà votée le 22 décembre par l'Assemblée nationale, qui punit de 45 000 euros d'amende et d'un an de prison toute personne qui aura nié ou «minimisé de manière outrancière» un «génocide reconnu par la loi». Le texte, qui ne concerne en fait que le génocide arménien (la négation de la Shoah étant déjà réprimée par la loi Gayssot), ayant été voté conforme à celui approuvé par les députés, son adoption est définitive.

Comme à l’Assemblée, les débats ont suscité des protestations. Tout l’après-midi, sous une nuée de drapeaux français et une pluie fine, 300 manifestants arméniens ont attendu devant les grilles du Sénat. Un peu plus loin, séparés par des gendarmes mobiles, étaient massés presque autant de militants proturcs. Vendredi, la proposition avait été rejetée par la commission des lois du Sénat, avivant les craintes des Arméniens.

Historien. En effet, la question clive au sein du PS et de l'UMP. Seuls les radicaux de gauche et les Verts se sont opposés en bloc à cette proposition, suivant la doctrine défendue en mai par Robert Badinter à propos d'un texte sur le même sujet : «Le Parlement n'est pas un tribunal.» Pour les adversaires de la proposition de loi, ce n'est pas au législateur de dire l'histoire, mais à l'historien. Esther Benbassa, sénatrice écologiste, a vécu ses quinze premières années en Turquie. «Cette loi bricolée à la hâte n'aidera ni la