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Billet

Sarkozy et le off ? Non, Sarkozy, en cador de la com

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Les confidences du chef de l'Etat ont été savamment distillées. Mais un «off» à 14 est une chimère. Surtout quand les propos ont une vraie valeur journalistique. Trop de pression, trop de concurrence entre les organes de presse.
publié le 24 janvier 2012 à 23h24

C'était donc lui! Ce «conseiller», ce «ministre influent», ce «proche du Président» ou encore ce «visiteur à qui il s'est livré»… Tous n'avaient qu'un nom, Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat s'est confié à 14 journalistes lors de son déplacement en Guyane.

La condition posée pour que cet échange ait lieu: le «off». C'est-à-dire aucune citation directe du Président à l'écrit comme à l'oral. Soucieux de respecter les termes de ce «contrat» qui permet de recueillir – c'est le moins que l'on puisse dire – des informations de première main sur l'état d'esprit de Nicolas Sarkozy à trois mois de la présidentielle, les journalistes présents ont, dans un premier temps, respecté la règle. C'est tout à leur honneur.

Mais un «off» à 14 est une chimère. Cela ne peut pas tenir. Surtout quand les propos ont une vraie valeur journalistique. Trop de pression, trop de concurrence entre les organes de presse. Trop tentant surtout pour ces journalistes «embedded» de sortir de vraies bonnes infos.

Sarko, pro en com

Tout cela Nicolas Sarkozy le sait parfaitement. C'est un pro de la politique. Il connaît tout des codes de la presse, de ses habitudes et de sa soif du récit bien informé. En s'adressant ainsi à 14 journalistes, celui qui a tant pratiqué le «off» depuis les années 90 savait à quoi il s'exposait.

Cela faisait deux ans qu’il ne s’