Ce n'est pas tous les jours qu'un élu de la Nation file la métaphore culinaire. Merci donc à Roland Muzeau (ça ne s'invente pas), député PCF des Hauts-de-Seine, qui a mis, mardi, les petits plats dans les grands, devant Fanny Lesbros et la caméra de Libération.fr en déclarant après la révélation du «off» de Nicolas Sarkozy en Guyane: «Il sait que les carottes sont cuites sur sa politique très largement rejetée par nos concitoyens.»
Certes, ça sent un peu le pâté pour Nicolas Sarkozy, mais on est d'avis que ce gars-là sait rattraper la sauce quand il tombe sur un grumeau.
Même quand ses affaires s'en sont allées en eau de boudin, qu'il est tombé sur un os, Nicolas Sarkozy a gardé une poire pour la soif et les crocs pour mordre. Rappelez-vous sa traversée du désert après 1995. Le soufflé Balladur était retombé, c'était soupe à la grimace avec les Chiraquiens et lui était au pain sec et à l'eau. Mais il attendait son heure pour que les plats repassent. Parce qu'en excellent saucier de la politique qu'il est, il a toujours su qu'il faut savoir mijoter, surveiller ses concurrents comme le lait sur le feu et attendre que ses adversaires soient sur le gril pour sortir la vaisselle électorale des grands jours.
Quand le Front national buvait du petit lait après son score du 21 avril 2002, Nicolas Sarkozy s'installait aux fourneaux du ministère de l'Intérieur pour faire monter la sauce sur l'insécurité. Pendant cinq ans, il s'est fricassé une pré-campagne aux petits oignon