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Libération
Récit

L’ADN du père signe le crime du fils

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En janvier 2002, en rentrant d’un dîner, Elodie Kulik est violée et tuée. Après dix ans d’enquête, les gendarmes ont retrouvé un des coupables en croisant de nouveaux fichiers génétiques.
Dessin : Frédérik Peeters, né en 1974. Dernier album paru: «Aâma, tome 1, L’odeur de la poussière chaude» (Gallimard).
publié le 26 janvier 2012 à 0h00
(mis à jour le 26 janvier 2012 à 9h29)

Cerné par les morts et mû «par la haine», le père de feu Elodie Kulik, la banquière de Péronne (Somme) assassinée il y a dix ans, s'est interdit d'assister mardi à l'exhumation de l'un des violeurs présumés, au cimetière de Montescourt-Lizerolles (Aisne). «Le juge me l'a déconseillé, dit Jacky Kulik. Ce serait dommage, maintenant qu'on touche au but, d'aller tout foutre en l'air. Le plus dur a été fait avec l'ADN.»

Le nom de Grégory Wiart, plombier-chauffagiste décédé fin 2003, a enfin été mis sur le profil génétique du sperme retrouvé dans un préservatif et sur le corps de la victime. Elodie Kulik avait été découverte à moitié brûlée par de l'essence, le 12 janvier 2002, sur une décharge à Tertry (Somme), au bout d'un chemin de terre, vers un ancien terrain d'aviation. Pour le père, «seuls des gars du coin pouvaient connaître ce lieu» improbable : «J'ai habité la région pendant quatorze ans, j'ai vu cet endroit de loin à vélo, mais il fallait y avoir été pour y amener le corps de ma fille.» Les gendarmes de la «cellule Kulik» à Amiens disposent aussi de quatre ADN incomplets, d'une empreinte digitale et d'un indice sonore qui les aiguillent sur des hommes de la région.

Brouillard. Ce 10 janvier 2002, Elodie Kulik, 24 ans, directrice de l'agence de la Banque de Picardie à Péronne, rentre d'un dîner au Nouveau Pavillon de Shanghai de Saint-Quentin (Aisne), de nuit, au volant de sa Peugeot 106 rouge. La chaussée est g