Le domicile parisien de la juge Isabelle Prévost-Desprez, présidente de chambre au tribunal de grande instance de Nanterre, a été perquisitionné hier. Une initiative spectaculaire visant cette magistrate en charge des dossiers politico-financiers sensibles dans les Hauts-de-Seine, en plein Sarkoland. On la soupçonne d'avoir été en contact avec un journaliste du Monde qui, en octobre 2010, avait révélé une précédente perquisition dans l'affaire Bettencourt.
Son avocat, Me Léon-Lev Forster, dénonce une «opération spectacle destinée à créer du tumulte médiatique», dans un contexte ultrasensible, sur fond de différent avec le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, intime du président de la République : «Le seul objet de cette perquisition était de récupérer le téléphone portable d'Isabelle Prévost-Desprez. Mais il aurait suffi de lui demander lorsqu'elle avait été précédemment entendue comme simple témoin.»
L'information de la perquisition chez Prévost-Desprez ayant illico fuité, via un «urgent» de l'AFP, le défenseur de cette magistrate emblématique envisage - mi-sérieux, mi-ironique - le coup de l'arroseur arrosé : «Elle se réserve le droit de porter plainte à son tour pour violation du secret de l'instruction.»
La justice des Hauts-de-Seine, singulièrement critiquée depuis des années, n'avait pas besoin de ça. Le différend entre le procureur Courroye, accusé d'arranger les affaires de Sarkozy, et la juge Prévost-Desprez, soupçonn