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Libération
Enquête

Sarkozy guette l’entrée des artistes

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Le Président veut en finir avec son image de beauf et courtise le monde culturel. En vain.
publié le 26 janvier 2012 à 0h00

C'est un drame sarkozyste. Douloureux car silencieux. Le président de la République rêverait de partir en campagne, débarrassé une bonne fois pour toutes de son image culturelle de beauf de droite. En 2007, le chef de l'Etat avait deux amis (Christian Clavier et Jean-Marie Bigard), une idole (Louis de Funès) et un film préféré, le Grand Restaurant, nanar de Jacques Besnard (avec Louis de Funès). Cinq ans plus tard, ce n'est pas un changement, mais une métamorphose. Aussi étrange que brutale. Désormais, Nicolas Sarkozy ne peut pas s'empêcher de parler culture.

Samedi, en Guyane, lors de la fameuse conversation avec des journalistes (Libération d'hier), il a pris un plaisir gourmand à confesser lire Stefan Zweig, et avoir dévoré le Limonov d'Emmanuel Carrère. Si Une séparationa été son film préféré cette année, il a adoré Polisse et The Artist. Et Intouchables ?«Franchement, il n'est pas à mon Panthéon personnel.» Qu'on se le dise : il ne suffit plus d'être populaire, pour plaire au Président.

«Barthez». En un quinquennat, Sarkozy n'aura pas ménagé sa peine pour se faire adopter par un milieu hostile. «Aujourd'hui, on ne peut pas revenir avec le même plateau que celui de la place de la Concorde», confie un conseiller de l'Elysée en référence aux «trois M» magiques (Mathieu-Montagné-Macias) qui avaient été choisis pour mettre l'ambiance le soir de son élection. Le chef de l'Etat a mu