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Libération
CHRONIQUE «APHORISMES»

Hervé Morin est bricolé génétiquement

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Chaque vendredi, Edouard Launet analyse un aphorisme politique. Aujourd'hui, le candidat centriste se raccroche aux croix blanches.
publié le 27 janvier 2012 à 10h56

Aphorisme, subs. masc. Proposition résumant à l'aide de mots peu nombreux, mais significatifs et faciles à mémoriser, l'essentiel d'une théorie, d'une doctrine, d'une question scientifique.

«Quand on est normand, les croix blanches américaines font partie de son ADN.» Tweet à la syntaxe déplorable produit mardi par Hervé Morin. Le candidat à la suprême fonction –mais pour combien de temps encore?– tentait ainsi d'endiguer la vague de sarcasmes qu'a déclenchée son speech de Nice deux jours plus tôt, où flottait cette phrase mystérieuse: «Moi qui ai vu en Normandie le débarquement des Alliés, nous avons vécu des épreuves drôlement plus difficiles que celles que nous avons à vivre aujourd'hui.»

Le tweet de Morin voulait dire en gros: bon, c'est vrai que j'aurais eu du mal à assister au Débarquement puisque je ne suis né qu'en 1961, mais j'ai visité tellement de cimetières militaires dans mon enfance de Normand que cela revient un peu au même, non? C'était faire rempart de milliers de cadavres pour couvrir une retraite honteuse. Décidément, les soldats du Débarquement ne seront pas morts pour rien.

Mais ce rempart macabre a vite été enfoncé par la vermine tweetante, qui a redoublé d'ironie en faisant tenir à l'ancien ministre des propos comme «La gueule de Gutenberg quand je lui ai parlé de Twitter!», «Le bouquin de Bayrou sur Henri IV est largement basé sur mon journal intime de l'époque», «Les grottes de