François Hollande a répété hier son intention de doubler le plafond du Livret A, de 15 300 à 30 600 euros. «Pour construire il faut des financements», a-t-il souligné. En France, le Livret A est le bras armé de l'Etat en matière de logement social : 65% de la collecte totale (217 milliards d'euros en 2011) sont centralisés à la Caisse des dépôts. Cet argent est ensuite prêté aux organismes de HLM qui construisent. Hollande promet de réaliser 150 000 logements par an. Il a précisé que le doublement du plafond du Livret A permettrait d'engranger «de 20 à 30 milliards d'euros [supplémentaires] sans que ça ne coûte un centime à l'Etat». Effectivement le Livret A est neutre pour les finances publiques : certes les intérêts servis aux épargnants ne sont pas fiscalisés, mais cette non-recette est compensée par le versement à l'Etat des produits des Fonds d'épargne (665 millions d'euros en 2010) générés à la Caisse des dépôts par le Livret A. Aujourd'hui seuls 5,4 millions de Livrets A (sur les 60,2 millions en circulation) sont au plafond et donc susceptibles d'être garnis au-delà des 15 300 euros. François Hollande promet une rémunération «indexée sur l'inflation et la croissance».
Mais pour construire plus, il faut du foncier. Des financements en sus sans parcelles ne serviraient à rien. Pour abonder l'offre, «tous les terrains disponibles possédés par l'Etat ou des organismes dépendant de l'Etat […] seront proposés aux collectivités locales gratuite