Quand on veut qualifier Alain Minc dans l'entourage de Nicolas Sarkozy, on évoque souvent le «visiteur du soir». C'est factuellement inexact : les deux hommes se voient physiquement assez peu, mais se parlent (ou communiquent par SMS) régulièrement. Dimanche, le chef de l'Etat va non seulement dévoiler les arbitrages sur sa TVA sociale, mais pourrait aussi annoncer des mesures chocs. Une façon de se lancer définitivement dans la campagne, sans avoir besoin d'officialiser sa candidature. En attendant, Alain Minc, qui aime rappeler qu'il reste l'ami de Martine Aubry, revient sur les principales dispositions du programme de François Hollande et évoque les chances de victoire de Nicolas Sarkozy.
Le contexte économique et politique semble de plus en plus compliqué pour le chef de l’Etat. A la veille de son intervention télévisée, comment peut-il rebondir ?
La seule manière de rebondir pour Nicolas Sarkozy, c’est de faire des choses lourdes, importantes et utiles en termes de réformes économico-sociales jusqu’à la dernière minute. J’ose espérer que les socialistes ne vont pas l’empêcher de prendre de telles mesures, dont ils savent qu’elles sont nécessaires au pays.
Est-ce une façon de mourir dignement ou de reconquérir les Français ?
On verra. Mais si les Français ont l’extrême conscience des enjeux internationaux, ils y seront sensibles.
Nicolas Sarkozy n’a-t-il pas sous-estimé la qualité de son adversaire ?
Le président de la République a toujours moins sous-estimé François Hollande que ne l’a fait Laurent Fabius.
Que pensez-vous du programme présenté par François Hollande ?
Il a quitté le socialisme à la française pour la social-démocratie du nord de l’Europe, mais celle d’il y a quinze ans. Pas celle d’aujourd’hui, qui a réussi à être compétitive, distributive et à éradiquer le chômage. La social-démocratie moderne repose sur troi