Les gens ne lui parlent pas politique, ils ne râlent pas. Ou à peine. Ils lui glissent des mots gentils, des «bon courage». Sur le marché le plus huppé de la ville, place du Concert dans le Vieux-Lille, hier matin, les fans de Marc-Philippe Daubresse sont pleins de sollicitude pour leur député. Lui achète des crêpes, ces cèpes, des côtes de veau, du saucisson et deux pizzas. Il dit qu'il n'est pas là pour serrer des paluches, mais pour faire son marché, «comme presque tous les dimanches», et prendre «le pouls».
Dans ce quartier où vivent Martine Aubry et Pierre Mauroy, entre les dames à col de fourrure et les légumes bio, Daubresse, ancien ministre, ex-centriste et patron de la fédération UMP du Nord, se sent chez lui : sa circonscription commence là. Dans le quartier, Sarkozy a fait un de ses moins mauvais scores à Lille : 50%. Daubresse, lui, a fait un peu plus de 51% aux législatives.
Première halte devant le marchand de pizzas. «Alors, ça va donner ?» demande un retraité, lueur inquiète dans l'œil. Allusion à l'intervention de Sarkozy le soir même. L'élu : «Il va choisir une attitude courageuse, mais risquée.» Le retraité : «Ça va pas être facile.» Daubresse lui dit qu'il a vu «le Président en tête à tête». Il prédit que la TVA sociale, qui fait passer la taxe «de 19,6 à 21,2», ne coûtera, selon ses calculs, «que 25 euros de plus par an à un couple de retraités. Ce n'est pas grand-chose. Et ça va r