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Libération

Un électorat qu’on n’y reprendra pas

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Echaudé par des promesses de pouvoir d’achat, le monde ouvrier s’est détourné de Sarkozy
publié le 31 janvier 2012 à 0h00

Entre les classes populaires et le chef de l'Etat, le divorce est consommé. Et depuis longtemps. Pour les spécialistes de l'opinion, la séparation de corps est intervenue dès le début 2008, provoquée par l'abandon de la thématique du pouvoir d'achat par le locataire de l'Elysée. Pour Gaël Sliman, directeur du pôle opinion de BVA, la cassure s'est faite très précisément au moment de la conférence de presse pour les vœux présidentiels en janvier 2008 :«Plus que les aspects bling-bling du début de la présidence, les promesses non tenues sur le pouvoir d'achat autour du slogan "travailler plus pour gagner plus" et le sentiment d'une politique inefficace et injuste, avec la mise en place du bouclier fiscal, expliquent ce décrochage», avance Sliman.

Un constat partagé par Jérôme Fourquet, de l'Ifop, pour qui la déception des classes populaires «a été excessivement rapide et très violente. Alors qu'il avait fait du volontarisme économique un point fort de son programme, [la fermeture de l'aciérie de] Gandrange a montré son impuissance». Une rupture sans retour.

«Désaffection».«Aujourd'hui, seulement 10% des ouvriers seraient prêts à voter Nicolas Sarkozy au premier tour et entre 30 et 35% au second tour, contre 50% en 2007», poursuit Fourquet. Le Président se trouve loin derrière Marine Le Pen, qui réalise une vraie percée dans cette catégorie, avec près de 40% d'intentions de vote, derrière François Hollande (35%). Mais Sarkozy fait jeu ég