Toutes les mesures présentées dimanche soir par le «président candidat» sont aussi impopulaires qu’inefficaces et dangereuses. Ce «paquet» est sans doute son cadeau de départ au patronat et aux promoteurs (30% de spéculation foncière en plus). Fidèle à sa recette du pâté de cheval et d’alouette, Nicolas Sarkozy a certes évoqué une hausse de la CSG sur les revenus du patrimoine et une taxe sur les transactions financières réduite à sa plus simple expression, mais ces annonces pèsent peu par rapport aux deux mesures chocs qu’il veut imposer avant la fin du quinquennat.
Première mesure : les «accords compétitivité emploi». Ils consistent à échanger salaire contre emploi. Ces accords, qui pourront être signés par des syndicats représentant seulement 30% des voix aux élections professionnelles, permettront aux employeurs de faire travailler leurs salariés plus longtemps sans hausse de leur rémunération. Cela revient à supprimer ce qu’il reste de la durée légale du travail instaurée en… 1848. Les entreprises pourront aussi imposer des baisses de salaire, grâce à un chantage au chômage, baptisé sauvegarde de l’emploi. Un tel accord permettrait de s’exonérer de dispositions du droit du travail et des conventions collectives et s’imposerait «à la loi et aux contrats individuels» : un salarié pourra donc être licencié s’il le refuse. Cette inversion de la hiérarchie des normes serait une rupture historique avec le modèle social français.
Deuxième mesure : la suppression des cotisations