Au bout d'un quart d'heure, Bernard Thibault se permet une apostrophe : «Je vous conseille de garder des forces. J'ai prévu de citer son nom plusieurs fois…» Les 6 000 militants CGT venus hier après-midi remplir la salle du Zénith de Paris se marrent. Premiers rires, après des huées systématiques contre Nicolas Sarkozy.
Dans son discours clôturant ce meeting sur les retraites, le secrétaire général de la CGT attaque bille en tête le président de la République. Thibault n'est pas là pour «faire le bilan peu glorieux de ce quinquennat», mais Sarkozy est prévenu : «Vous aurez du mal, Monsieur le futur candidat, à trouver dans cette salle […] beaucoup de supporteurs pour vous aider à rempiler cinq ans de plus», a lancé le patron de la CGT, appelant à une journée de manifestation contre l'austérité le 29 février.
Au premier rang, trois candidats à la présidentielle : Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste) et Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) écoutent. Une quatrième, Eva Joly, d'Europe Ecologie-les Verts, est passée. François Hollande est représenté par son conseiller spécial, Jean-Marc Ayrault, annoncé en début de meeting comme «candidat à la présidentielle»…
«La CGT sait faire la distinction dans l'attitude des partis politiques», reprend Thibault, prenant soin de ne pas égratigner le PS : «Il y a ceux qui font preuve de compréhension, voire de soutien à nos combats syndicaux, et ceux qu