«Bon… Monsieur le président du comité des fêtes, est-ce que vous organisez un tiercé de cochons ? C'était déjà votre proposition l'an dernier ?»La veille, Arnaud Montebourg écoutait François Hollande au Bourget. Ce lundi-là, le président du conseil général de Saône-et-Loire distribue 2 739,60 euros de subventions à une dizaine d'associations réunies dans la salle des fêtes couleur saumon de Saint-Vincent-en-Bresse, 503 habitants. Le maire, Pascal Maddin, n'a «pas trop regardé» Le Bourget, il avait «moules-frites». Arnaud Montebourg comprend. D'ailleurs, il comprend toujours. Et prend soin de consoler la présidente de l'atelier peinture mécontente de ses 200 et quelque euros de dotation.
Mini-meetings spontanés
Cette politique-là peut faire un peu sourire, mais c'est aussi le socle de la démocratie et les racines d'une carrière. Suivre Montebourg dans les brumes de «sa» campagne bressane qui a basculé en quinze ans d'une longue domination par la droite à une emprise quasi totale par la gauche, permet de comprendre qu'à l'échelon local, il n'y a pas mille façons de réussir : connaître chaque prénom, se souvenir de chaque visage («j'habite vers chez Virginie, vous voyez non ?», lui demande une femme), écouter, se plonger dans les problèmes de chaufferie, de vestiaires de stade de foot, de cantines scolaires. Et départager avec doigté deux maires,dont l'acharné «Pierrot le couinou», qui se disputent une enve