C'est une enseigne de hard discount alimentaire, dans le Val-d'Oise. Elisabeth y fait ses 26 heures hebdomadaires, à la caisse. Trois fois par semaine, elle gère aussi le rayon frais d'un hyper du département, de 21h30 à 5 heures du matin. Elle gagne 1900 euros et élève seule ses deux filles. Elle a 32 ans et travaille depuis qu'elle en a 14. «Elisabeth, dit son responsable, c'est la France qui se lève tôt et se couche tard»... «Et qui n'a rien dans les poches», complète Elisabeth avec un sourire.
A l'entrée du magasin, un charriot présente des produits pas chers, comme un trophée du discount. Dans les allées, les clients, peu nombreux, regardent attentivement les étiquettes. Traquent les réductions. La semoule, à 1,60€ au lieu de 1,69€, le vin de table qui passe à 0,85€ par six bouteilles, la soupe chinoise : la première à 1,15€ la deuxième à 0,58€...
A la caisse, bien souvent, racontent les employés, ils essayent de négocier. «Le poireau n'est pas magnifique, là, vous ne voulez pas me l'offrir?.» Ils comptent au centime près, font les courses avec le catalogue de promotion en main, et comparent les prix avec les autres enseignes. Avec la crise, les charriots sont moins remplis. Le panier moyen stagne à 13 euros. Le magasin rentrait plus de 50 000 euros par semaine, l'an dernier. Aujourd'hui, 40 000 en moyenne. «Et en plus, les prix étaient plus bas, relève un collègue. C'est vraiment que les gens achètent moins.» «