Et si Claude Guéant finissait par devenir un ministre encombrant pour Nicolas Sarkozy ? Mélange d'inexpérience ministérielle, de provocation électoraliste à l'égard d'une droite dure et de l'électorat FN, d'obsession de rompre avec «le multiculturalisme des années 80» et de lutter contre «la bien-pensance», le ministre Guéant provoque polémique sur polémique. L'image du «cardinal» froid, efficace et silencieux, tapi dans l'ombre de Nicolas Sarkozy, est loin. Ministre depuis moins d'un an (le 27 février), il semble déjà à bout de souffle, usé par ses «vrai-faux» dérapages.
Début janvier, le ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer et de l'Immigration promet : «Je ne veux pas que ce thème [l'islam, ndlr] soit un sujet d'empoignade» pendant la campagne. Et pourtant, samedi, Claude Guéant a déclaré, lors d'une réunion de l'UNI, le syndicat étudiant proche de l'UMP : «Contrairement à ce que dit l'idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas. Celles qui défendent l'humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient. Celles qui défendent la liberté, l'égalité et la fraternité nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique. En tout état de cause, nous devons protéger notre civilisation.»
Des propos assumés hier sur RTL et France Inter, et nourris par deux exemples, le port du voile intégral et la prière de rue, désignant clai