C'est une victoire pour les sociétés de sondages, en pleine surchauffe en cette période de campagne présidentielle: le Conseil d'Etat a confirmé mercredi que la façon dont les sondeurs calculaient leurs résultats avant publication ressortait bien du «secret des affaires». Et ne devait pas être rendue publique, malgré la demande du candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon.
Ces méthodes de «redressement» sont au coeur du métier de sondeur: avant la publication de toute enquête d'opinion, des calculs sont faits pour corriger les données brutes issues des questionnaires. Le cas le plus courant est celui du vote Jean-Marie Le Pen, longtemps sous-déclaré par les sondés et «corrigé» avant publication sur la foi des résultats électoraux précédents. Chaque institut de sondage applique ses propres méthodes, plus ou moins compliquées selon les cas, les candidats ou le type de scrutin. Et dans une totale opacité, ces secrets de fabrication étant, pour eux, la marque de leur savoir-faire face à la concurrence.
Cette absence de transparence est l'une des critiques les plus courantes à l'égard des sondages. Une proposition de loi déposée au Sénat en octobre 2010 -et toujours coincée à l