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A Carmaux, représenter l'UMP est un métier

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La Présidentielle 2012 vu de..dossier
André Gayrard, 89 ans, ex-député poujadiste, a cette culture de la solidarité qui marque la ville, socialiste depuis 1892.
(Photo: Christian Bellavia. Fédéphoto)
publié le 9 février 2012 à 12h52

Ils sont trois conseillers municipaux de droite sur trente-trois et zéro militant dans une section UMP qui n'existe pas. Carmaux, ville sinistrée de la sarkozie? L'optimisme d'André Gayrard, 89 ans, pourtant, demeure. «Nous sommes peut-être les derniers de la classe. Mais une déclaration de candidature du président sortant devrait rétablir la situation», sourit cet ancien boucher, ex-député poujadiste de Paris, dans la fournée de 1956 qui a siégé au Comité consultatif constitutionnel pour la Ve République installé deux ans plus tard par De Gaulle. Il est aujourd'hui président d'honneur départemental du parti au pouvoir.

«Le père de mon épouse a été choisi pour le dépôt des cendres de Jean Jaurès au Panthéon en 1924», juge-t-il opportun de préciser. André Gayrard, très élégant vieux monsieur, reçoit, rosette au revers, en gilet-costume-cravate dès le matin. Mais il a cette culture de la solidarité qui marque la ville des mineurs, socialiste sans interruption depuis 1892. Il se dit ainsi fier d'avoir, le mois dernier, remis la légion d'honneur à un compagnon de route du PCF, Jean Régis. Et dit en même temps n'avoir pas grande estime pour les trois conseillers carmausins de l'opposition au motif qu'ils «se contentent d'être élus, sans jamais aller au devant du public». Toute discrète, Andrée Gayrard prend la main de son époux pour ajouter qu'ils «n'ont pas l'esprit militant». Ils sourient tous les deux au souvenir