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Libération
CHRONIQUE «APHORISMES»

Frédéric Nihous parle aux pauvres d'esprit

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Chaque vendredi, Edouard Launet analyse un aphorisme politique. Aujourd'hui, le candidat pro-chasse reste stoïque sous l'insulte.
publié le 10 février 2012 à 18h23

Aphorisme, subs. masc. Proposition résumant à l'aide de mots peu nombreux, mais significatifs et faciles à mémoriser, l'essentiel d'une théorie, d'une doctrine, d'une question scientifique.

«L'insulte est le seul argument des pauvres d'esprit». Tweet de Frédéric Nihous, candidat du parti Chasse, pêche, nature et traditions (CNPT), écrit la semaine dernière en réponse à un autre tweet, celui-là disant: «Ramassis de ploucs, connards, hypocrites ! Où est la tradition de la chasse quand on a de quoi manger sans?»

On ne sait si le CNPT est un ramassis de ploucs, ou même de connards, mais force est de constater que l'insulte directe est assez rare dans cette campagne. Il est loin le temps où Patrick Devedjian traitait la députée UDF Anne-Marie Comparini de «salope», où Christine Boutin faisait de Martin Hirsch une «peau de hareng». Le tarissement de l'injure est-il dû à un défaut de pauvres d'esprit? Le penser serait pécher par optimisme. A un manque de motifs? Optimisme au carré.

Heureusement, il y a Internet, irremplaçable outil qui permet de traiter de crétin, urbi et orbi, toute personne qui ne vous revient pas. Qui permet ensuite d'aller patauger dans la lie du Web pour faire moisson, à l'aide de mots-clés judicieusement choisis, de la litanie d'injures qui s'y déverse en permanence, le plus souvent dans les commentaires des blogs. Vous taperez par exemple «nom du candidat» + «trou du cul». Vous