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Libération
EDITORIAL

Nez rouge

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publié le 10 février 2012 à 0h00

Nicolas Sarkozy est un petit farceur. Peut-être aurai-je dû «entrer en campagne plus tôt», s'interroge-t-il dans l'entretien qu'il a accordé au Figaro Magazine de ce week-end. «Peut-être même que cela aurait été mon intérêt.» Ses amis devraient peut-être prévenir le Président qu'il porte depuis des mois un nez rouge de faux vrai candidat et que cela se voit tous les jours. Sauf dans les sondages, direz-vous… Il n'y a, paraît-il, plus que quelques jours à attendre avant l'annonce officielle de sa candidature. La fin de l'hypocrisie approche. Tant mieux.

Son nez rouge de «réac» officiel, le chef de l'Etat a en revanche décidé de l'enlever tout seul. Le «bon sens» de Claude Guéant, et ses civilisations qui ne se valent pas, n'était donc qu'une mise en bouche de la séquence sur les «valeurs» très droitières qui serviront de socle à la campagne du président sortant. Il y va, a considéré un Nicolas Sarkozy soudain nettement moins farceur, de son «intérêt». En choisissant de cibler les chômeurs et les immigrés, en renonçant au mariage gay - Libération maintient que le chef de l'Etat a un temps envisagé cette réforme -, le candidat Sarkozy cherche à sauver les meubles, à préserver le noyau dur de l'électorat UMP possiblement séduit par les sirènes frontistes. Derrière le discours offensif, la stratégie est celle d'un candidat sur la défensive, obligé de bétonner. Et son recours au référendum ressemble à une dernière boute