Le candidat Sarkozy se lance à droite. Clairement à droite, avec des «idées neuves» manifestement inspirées de son conseiller Patrick Buisson, ancien patron de Minute et inventeur du mémorable débat sur «l'identité nationale». Dans le Figaro Magazine à paraître ce week-end, il expose ce qu'il appelle ses «valeurs pour la France» : non au mariage gay et à l'assistanat, oui au contrôle plus sévère du chômage et de l'immigration. Pour surmonter «les blocages dans notre société», le Président n'exclut pas, sur ces deux derniers points, de recourir au référendum. Une suggestion qui a provoqué une certaine stupéfaction, y compris dans les rangs de la majorité.
Cette interview ne tombe pas là par hasard. Elle marque l'entrée officielle en campagne du président-candidat. Depuis une ultime réunion à l'Elysée, mercredi en fin d'après-midi, avec ses plus fidèles collaborateurs, tout est maintenant bouclé. Et tenu secret. Selon nos informations, Nicolas Sarkozy se déclarera dans la dernière semaine du mois de février. «A partir du 20 février il faut vous tenir prêt», confie un conseiller du chef de l'Etat. En attendant, cette sortie dans la presse amie du Figaro a pour fonction d'occuper l'espace. Le pari : qu'on ne parle plus que de ses propositions et qu'on en oublie même de trop s'intéresser à la mise en examen de l'ancien trésorier de l'UMP, Eric Woerth (lire aussi page 14). Cela faisait une grosse année que Nicolas Sarko