Menu
Libération
Analyse

Une mécanique à dérouiller

Article réservé aux abonnés
Nicolas Sarkozy tente de retrouver l’énergie de la campagne de 2007.
publié le 10 février 2012 à 0h00

Obsédante campagne de 2007. C'est plus fort que lui, le chef de l'Etat ne parvient pas à s'en détacher pour inventer autre chose. Cette victoire l'impressionne toujours autant… Elle est son horizon indépassable. Dans son entretien fleuve sur les «valeurs» accordé au Figaro Magazine, Nicolas Sarkozy remet ce coup de barre à droite toute qui lui avait valu, cinq ans plus tôt, de détourner à son profit une large part de l'électorat Front national. Signe de sa grande panne d'imagination, le président de la République donne dans le comique de répétition en allant jusqu'à reprendre mot pour mot en 2012 une expression martelée dans tous ses discours de 2007 à propos des «racines chrétiennes» de la France : «Voyez le long manteau d'églises et de cathédrales qui recouvre notre pays.»

Plombé par des sondages atones, chahuté par des troupes qui doutent ouvertement de sa capacité à l'emporter, le chef de l'Etat est en quête d'une introuvable martingale politique pour sortir la tête de l'eau. Ses équipes ont disséqué les campagnes de ses prédécesseurs (Giscard, Mitterrand, Chirac), candidats comme lui à leur succession. Ses communicants se sont creusé les méninges pour échafauder maints scénarios d'entrée et de conduite de campagne. Tout a été mouliné, trituré, décortiqué… Mais au final, Sarkozy fera du Sarkozy ! Même trame, mêmes «trucs» qu'en 2007, avec l'espoir que renaisse la «magie» évanescente…

Pour tenter à nouveau de frapper les esprits,