Une audition de douze heures le mercredi, une de huit heures hier, et au final, le juge Jean-Michel Gentil qui met en examen Eric Woerth pour «trafic d'influence passif» et «recelde financement illicite de parti politique». Une mise en cause confirmée, dans la soirée, par son avocat. L'affaire Bettencourt s'engage mal pour l'ancien ministre de Sarkozy et trésorier de sa campagne en 2007. Mais, surtout elle prend une tournure politique très délicate pour le chef de l'Etat, au moment où la campagne électorale commence. Il se retrouve, par ricochet, mis en cause personnellement par les développements de l'affaire.
Joint par Libération, l'Elysée se refusait cependant à tout commentaire sur le sujet. Hier soir, il était dans un premier temps difficile d'y voir clair sur le détail des accusations pesant sur Woerth. Pendant deux jours, toutes les parties ont choisi d'adopter une communication minimale, provoquant (à dessein ?) un beau cafouillage. A la fin de l'audition de Woerth, son avocat, Jean-Yves Le Borgne, a indiqué à l'AFP que son client n'avait pas été mis en examen pendant l'audition de la journée. Un peu plus tard, le parquet de Bordeaux expliquait que Woerth n'avait été mis en examen que pour un simple «recel», mais sans faire état du délit concerné ! Selon le procureur, le recel est lié à une «présumée remise de numéraire qui lui aurait été faite par M. Patrice de Maistre».
«Bonne foi». Mais le doute n'est pas