Haut les cœurs inquiets ! Alors qu'Eva Joly présente samedi à Roubaix sa plateforme présidentielle, «le mot d'ordre, c'est tenir, et développer notre discours», résume le député Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) François de Rugy. «Eva va passer du défensif à l'offensive», promet Michèle Rivasi, sa porte-parole. Mais un autre dirigeant d'EE-LV n'y croit plus : «Elle est carbonisée à 2% dans les sondages. Tout le monde dit : "C'est une catastrophe." Et en même temps : "Il faut aller jusqu'au bout, il va y avoir un ressaisissement à Roubaix." Mais c'est trop tard ! La cristallisation a opéré négativement. Elle fait peur…»
Dans l'opinion, l'environnement arrive en queue de peloton des préoccupations des Français, le débat politique est absorbé par le duel Hollande-Sarkozy, une grande partie des électeurs d'EE-LV s'apprête à voter utilement pour le candidat socialiste. Et il y a «l'équation personnelle» de l'ex-juge, sa stratégie erratique - jour férié multiconfessionnel, appel au désistement mutuel à Bayrou - et sa difficulté à être audible sur les solutions écologiques à la crise. «Elle en est à dire : "Votez pour moi, même si vous ne m'aimez pas." On est au-delà de l'absurde», s'étrangle un proche de Nicolas Hulot, son concurrent défait de la primaire verte. Voilà donc Joly face à trois possibilités de sortie de crise.
Le scénario probable
Il y aura des bulletins Eva Joly dans les bureaux de vote le 22 avril, au premie