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Libération

Guerre de pensées au Château

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Le virage opéré par Nicolas Sarkozy porte la marque de l’ultradroitier Patrick Buisson au détriment d’autres conseillers de l’Elysée, tenants d’une campagne sociale.
publié le 11 février 2012 à 0h00

Etrange phénomène paranormal vendredi à l'Elysée. Quand vous interrogez certains conseillers au sujet de l'entretien de Nicolas Sarkozy au Figaro Magazine, ils parlent comme si vous n'aviez rien compris à la prose présidentielle. On pointe que le chef de l'Etat évoque désormais la possibilité d'organiser un référendum sur les devoirs des chômeurs et on vous répond que la réforme de la formation professionnelle est un sujet «très important», qui sera bien au «cœur de la campagne». On souligne que le chef de l'Etat n'exclut pas le recours à un référendum sur les questions d'immigration, on vous répond que Sarkozy n'utilisera pas cette arme sur des sujets qui «clivent» les Français comme «l'éducation et l'immigration». Le signe, au minimum, d'un malaise au plus haut sommet de l'Etat. La confirmation en tout cas que la campagne du Président part dans une étonnante désorganisation.

Catapulté. «La réalité, c'est que Nicolas Sarkozy n'a associé aucun de ses conseillers sur la crédibilité technique de ses mesures. Il y est allé tout seul, épaulé du seul Patrick Buisson», décrypte un visiteur du Château. Ex-patron de Minute, actuel président de la chaîne Histoire, le très droitier Patrick Buisson a longtemps attendu son heure. Le voilà catapulté en grand stratège du début de campagne. Que dit cet amoureux des chants grégoriens et de Ferdinand Céline ? D'abord, puisque le FN a délaissé ses thèmes traditionn