Offensive sur le fond, mais défensive sur la forme. Samedi à Roubaix, Eva Joly n'est pas parvenue à se libérer de cette difficulté qui plombe sa candidature. L'ex-juge de l'affaire Elf a instruit avec brio le procès du chef de l'Etat «qui a pris la responsabilité de faire des cadeaux à ses copains, les riches». Contrairement aux socialistes, la candidate d'Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) s'est montrée percutante sur la mise en examen d'Eric Woerth mercredi pour recel d'abus de faiblesse. «On vise par là le fait d'avoir obtenu des fonds de la part de madame Bettencourt. C'était évidemment pour financer la campagne électorale» de Nicolas Sarkozy en 2007, a-t-elle rappelé.
L'eurodéputée écologiste qu'elle est devenue a détaillé avec force détails vécus les solutions vertes pour sortir de la crise. Avec de l'émotion contenue, et de l'humour lorsqu'elle a pris l'accent chti pour dire son plaisir d'être dans le «Nordch», mais d'une voix monocorde et sans projeter d'énergie, la candidate n'a pas galvanisé les quelque 1 200 sympathisants et curieux venus l'écouter lancer son projet présidentiel. Lorsqu'elle a conclu «le 22 avril votez avec le cœur, votez juste !» la salle a applaudi poliment pendant trois minutes et s'en est allée, perplexe et résignée. «Ce n'est pas pêchu, mais il y a des idées derrière. Cela risque de lui coûter de ne pas réussir à créer de l'engouement», regrettait Hélène, une jeune apicultrice. «C'était très honn