La boucle est bouclée. En juin 2007, au tout début de son quinquennat, Nicolas Sarkozy avait accueilli à l’Elysée Omar Bongo, le doyen des chefs d’Etat africains, qui décédera deux ans plus tard. La semaine dernière, à quelques semaines du terme de son mandat, il a reçu un autre pilier d’une Françafrique en déclin : Denis Sassou-Nguesso, son homologue du Congo-Brazzaville. Une visite à l’ancienne.
Arrivé la veille pour participer à Lyon à un forum de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) sur l’environnement, Denis Sassou-Nguesso s’est entretenu, mercredi, durant plus d’une heure avec le président français. Le lendemain, il a reçu la visite dans sa suite de l’hôtel Bristol de trois ministres : François Baroin (Economie), Gérard Longuet (Défense) et Claude Guéant (Intérieur). Des entretiens qui ne figurent pas à l’agenda officiel des uns et des autres, mais qui permettent de faire un tour d’horizon des questions bilatérales et d’évoquer les dossiers les plus sensibles avec un allié traditionnel de la France en Afrique. Dans le cas de Denis Sassou-Nguesso, nul doute que l’affaire dite des «biens mal acquis» (BMA) était au menu des discussions, les yeux dans les yeux.
«Bras d'honneur». Depuis l'automne 2010, suite à un arrêt de la Cour de cassation, la justice française enquête sur l'origine des fonds ayant permis à plusieurs dirigeants africains d'acquérir en France un patrimoine immobilier substantiel et une collection de voitures de luxe impres