On est le dimanche 22 avril 2012, à l'aube, et il y a un invité surprise dans la campagne présidentielle: le froid.
Il fait -15 à Dunkerque et -12 à Perpignan. Engoncée dans ses polaires, la France qui ne s'est pas découverte d'un fil en avril s'attend à ne pas pouvoir faire ce qui lui plaît, même au mois de mai.
Un splendide anticyclone sibérien congèle l'Europe depuis la mi-janvier. Et ce qui ne gâte rien, c'est qu'une suractivité volcanique noircit les cieux des cinq continents et tamise durablement le rayonnement solaire. Un courant glacial, jumeau inversé d'El Nino, vient d'être repéré au départ des côtes du Japon, au large de Fukushima. Taquins, les «refroidisseurs», ennemis jurés des «réchauffistes», l'ont surnommé El Nintendo.
Sur la scène médiatique, Claude Allègre jubile, verbe fulminant et joues rubicondes. Tout à sa félicité, le vulcanologue squatte les médias et ne quitte plus sa chapka malgré les projecteurs, riveur de clou ravi et dégoulinant de sueur.
Face à lui, Jean Jouzel compulse interminablement ses graphiques inutiles. Le climatologue fait valoir qu'il faut raison garder, réfléchir sur le temps long, et qu'il est question de moyennes au long cours. Malgré ses tongs et son Marcel fluo, le lanceur d'alerte calcinée sent bien que ça chauffe pour son matricule de «sachant», prescripteur d'économies d'énergie, les populations se jetant au cou de l'immédiat quelqu'il soit.
Inutile de décréter une étude d'impact, le débat polit