Et si tous les partis décidaient, ensemble, de débloquer les parrainages nécessaires à la candidature de Marine Le Pen ? Lancée dimanche soir sur France 2 par François Bayrou - qui l’a précisée hier matin sur RTL -, cette idée a été rejetée avec force par l’UMP comme par le PS.
Puisque chacun s'accorde à considérer que l'absence de la candidate du FN constituerait «un trouble» dans la bataille présidentielle, le président du Modem propose de s'entendre «avec les autres responsables politiques pour que le pluralisme ait droit de cité en France». Bayrou précise qu'il n'est pas question que son parti fournisse à lui seul les parrainages manquants. Il est vrai qu'il s'exposerait alors à d'embarrassantes accusations : n'est-il pas, de tous les compétiteurs de l'élection présidentielle, celui qui a le plus à gagner dans cette affaire ? En affaiblissant Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen augmente mécaniquement les chances du centriste de s'imposer comme le troisième homme de la campagne.
«Déni». Pour Manuel Valls, porte-parole de François Hollande, l'idée de Bayrou serait «digne de la IVe République». Qu'on ne compte pas sur les socialistes pour participer à «une réunion d'arrière-boutique pour répartir des signatures», s'est insurgé le député-maire socialiste d'Evry (Essonne), se drapant dans l'orthodoxie gaulliste. La présidentielle étant «la rencontre d'un candidat avec le peuple», aucun intermédiaire ne saurait