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Libération
EDITORIAL

Zizanie

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publié le 14 février 2012 à 0h00

Trois questions tout à fait fondamentales agitent actuellement le débat politique français : quand, où et comment Nicolas Sarkozy déclarera-t-il sa candidature à l'élection présidentielle ? Au journal télévisé ou en marge d'une visite d'usine ? Dans une vidéo ou lors d'un grand meeting ? D'une manière solennelle ou faussement impromptue ? Aujourd'hui, demain ou après-demain ? Pour la Saint-Valentin et pour l'aider à trancher ces dilemmes, Libération a décidé d'aider le Président à se déclarer. Manière de détourner ce feuilleton sans intérêt qui sature l'espace médiatique et qui masque l'improvisation qui règne dans la campagne du candidat UMP. Il était censé gouverner jusqu'au dernier moment : le rapport de forces politique l'oblige à accélérer en catastrophe. Il était le président protecteur d'une nation en crise, assagi, «représidentialisé», au-dessus des clivages, tenant le rude discours de vérité : il sème désormais la zizanie, y compris dans sa propre famille, en pointant chômeurs et immigrés qui découvrent, médusés, qu'ils sont responsables des maux du pays. Le tout au nom de ces fameuses et fumeuses «valeurs», surgies de nulle part, qui consistent à offrir de l'idéologie à ceux qui demandent du travail, du pouvoir d'achat et un minimum d'espoir dans l'avenir. Nombreux furent ceux qui moquèrent, à juste titre, l'entrée en campagne de François Hollande avec son cortège de couacs, de prises de parole contradictoires, de flous artistiques et programmati