Nicolas Sarkozy est donc candidat à l'élection présidentielle. Au sens strict, ce n'est pas un événement: tout le monde avait compris, en dépit des contorsions rhétoriques, du double langage et des petites phrases faussement ingénues que le Président était, de fait, en campagne. Mais le «buzz» entretenu ces derniers jours autour des modalités de sa déclaration a masqué l'essentiel: l'accélération du calendrier. Le fait que Nicolas Sarkozy ait dû revoir de fond en comble ses plans initiaux, son désir de mener une campagne éclair, de quelques courtes semaines.
Adieu le Président présidant jusqu'au bout, au-dessus de la mêlée, trop occupé à défendre les Français pour condescendre à entrer dans l'arène démocratique. Cette fable n'aura pas résisté au rapport de force politique, aux mauvais sondages, à l'impopularité, aux doutes et perplexités de son propre camp. D'où sa présence, ce soir, au JT de 20 heures de TF1 et cette déclaration anticipée, précipitée, sous la contrainte d'une situation devenue impossible à maîtriser autrement.
Qu'importe le démenti mollasson de l'intéressé. Au moins les choses sont-elles désormais claires: les décomptes de temps de parole et les comptes de campagne seront déjà plus faciles. D'un point de vue démocratique, ça devenait urgent.
Ensuite, le combat politique va pouvoir s'engager. Il faudra bien assumer un bilan même si tous les moyens seront mobilisés pour organiser la diversion, créer de faux débats, chauffer à blanc le pays en faisant tout pour l