Quand une campagne s'engage, les Français ont à cœur de replacer tous les favoris sur la même ligne de départ. Les compteurs, en quelque sorte, sont remis à zéro. Mais au moment où Nicolas Sarkozy se lance dans la mère de toutes les batailles, il faut prendre la mesure de l'un de ses échecs cuisants, qui est aussi, aujourd'hui, son principal handicap. Le chef de file de la droite a dynamité son propre camp. En 2007, la nette victoire du candidat Sarkozy, obtenue avec une participation record sous la Ve République, avait paru comme un tournant dans l'histoire de la droite. Sarkozy se voulait le chantre d'une entreprise de rénovation idéologique et prétendait vouloir briser les vieux tabous de la famille conservatrice. Au final, l'ampleur du résultat laissait présager une mutation profonde. Il y avait eu le gaullisme au lendemain de la Seconde Guerre, rassembleur et modernisateur ; il y avait eu le pompidolisme, avec une droite gestionnaire et sans grand dessein, dont Jacques Chirac s'était fait le continuateur zélé. Il devait y avoir le sarkozysme, tout en ruptures. Patatras ! A l'issue d'un quinquennat foutraque, la droite républicaine est en morceaux. Son champion, sans boussole ni doctrine, en est réduit à puiser dans les vieux fonds de l'extrême droite. En cas de défaite, on n'ose à peine imaginer le paysage. La droite aurait tout perdu, après les régions (sauf une) et le Sénat. On pourrait alors retourner la formule de Guy Bedos : «Qu'il est dur d'être de
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