C'est un matin d'hiver. Cécile Sajas, avec une dizaine de parents du quartier, va d'école en école. Certains établissements arborent déjà les «banderoles du ras-le-bol». Contre les suppressions de classes et de postes, contre la disparition programmée des Rased, ces enseignants spécialisés dans l'aide aux élèves en difficulté. La semaine dernière, par moins 8 degrés, elle se trouvait avec une centaine de personnes devant le rectorat de Paris. Ce mercredi, les parents du XVIIIe organisent un «goûter» devant la mairie. Ils font une action par jour. Et y trouvent une «certaine chaleur humaine».
Il y a des «grandes gueules» comme Cécile, mais pas seulement. Dans un café, à proximité de plusieurs écoles primaires, une dizaine de mères défilent, ramènent des nouvelles des occupations d'école, s'attardent. La mobilisation a démarré dès l'automne avec l'absence de remplaçants: les enfants dispatchés, les directeurs qui font la classe...«C'était la précarisation, en route sous nos yeux.»
Cécile, 34 ans, s'est installée à la Goutte-d'Or il y a a dix ans. Sa fille est en CE2 à Jean-François-Lépine. Elle ne se voit pas comme une «militante» de la mixité. Ou de l'école publique. «J'habite ici, je mets mes gamins dans l'école du quartier, approuve Anne-Sophie devant un chocolat chaud. A la maternelle, son fils était «le seul blanc de la classe».
Dans ce quartier populaire de Paris, la mobilisa