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Libération
Portrait

Nathalie Kosciusko-Morizet porte-parole bobo-compatible

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Peu aimée dans la majorité, la ministre jouit d’une image préservée auprès de la gauche.
publié le 15 février 2012 à 0h00

Si Nicolas Sarkozy les avait consultés - hypothèse improbable -, les élus de l’UMP n’auraient sûrement pas choisi cette porte-parole. A droite, Nathalie Kosciusko-Morizet n’a pas la cote. C’est d’ailleurs pourquoi elle a été choisie : avec NKM à ses côtés, le candidat donne des gages à ceux qui ont été effarés par le virage droitier des derniers jours. Référendum sur les chômeurs et les immigrés, niet définitif au mariage gay, choc des civilisations : ce ne sont pas, à l’évidence, les sujets de prédilection de la ministre de l’Ecologie. Sans jamais aller jusqu’au point de rupture, elle s’attache, depuis le début du quinquennat, à incarner une droite moderne, bobo-compatible, férue de nouvelles technologies et vedette des réseaux sociaux (avec plus de 117 800 «followers» sur Twitter, elle est la plus suivie des femmes politiques en France).

«Emmerdeuse». Solitaire et atypique, elle manque en revanche de réseaux dans sa famille politique. Souvent en conflit avec ses collègues de l'Economie, de l'Industrie ou de l'Agriculture à propos de la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement ou des centrales nucléaires, elle n'a rien fait pour se débarrasser de la réputation qui lui colle à la peau depuis que Jacques Chirac a parlé d'elle comme d'une «emmerdeuse» en juin 2005, lors d'une réunion à huis clos.

De nombreux députés UMP ont encore en travers de la gorge son coup d'éclat d'avril 2008, quand elle avait dénoncé, alors que la majorité freinait des quatr